Page:London - Croc-Blanc, 1923.djvu/26

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Sur la glace du fleuve et comme un défi au néant du Wild, peinait un attelage de chiens-loups[1]. Leur fourrure, hérissée, s’alourdissait de neige. À peine sorti de leur bouche, leur souffle se condensait en vapeur, pour geler presque aussitôt et retomber sur eux en cristaux transparents, comme s’ils avaient écumé des glaçons.

Des courroies de cuir sanglaient les chiens et des harnais les attachaient à un traîneau, qui suivait, assez loin derrière eux, tout cahoté. Le traîneau, sans patins, était formé d’écorces de bouleaux, solidement liées entre elles, et reposait sur la neige de toute sa surface. Son avant était recourbé en forme de rouleau, afin qu’il rejetât sous lui, sans s’y enfoncer, l’amas de neige molle qui accumulait ses vagues moutonnantes. Sur le traîneau était fortement attachée une grande boîte, étroite et oblongue, qui prenait presque toute la place. À côté d’elle, se tassaient divers autres objets : des couvertures, une hache, une cafetière et une poêle à frire.

    celle qui l’avoisine, qui ne sont plus la terre normalement habitable, sans être encore la glace éternelle et la région morte du Pôle. L’Alaska presque entier en fait partie. Les forêts, alternées de prairies, sont nombreuses et le sol, très accidenté, enferme divers gisements minéraux, dont la houille et l’or. Durant la plus grande partie de l’année, l’hiver sévit et la neige recouvre uniformément la terre. Elle fond et la glace se brise vers le mois de juin. Mais le sol ne dégèle jamais qu’à une faible profondeur. Un court été fait croître rapidement une végétation hâtive et luxuriante. Puis l’hiver reparaît bientôt, sans plus de transition, et le linceul funèbre s’étend à nouveau. (Note des Traducteurs.)

  1. Wolfdogs, race de chiens, se rapprochant de celle du loup par leur aspect et par leurs mœurs, et qui fournit les attelages habituels des traîneaux. (Idem.)