Page:London - Croc-Blanc, 1923.djvu/264

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de la volaille. Ignorant du danger qu’il courait, il prit pour toute arme un léger fouet de voiture. Au premier coup, Croc-Blanc, qu’un gourdin aurait peut-être fait reculer, laissa le poulet pour l’homme. Tandis que le fouet le cinglait à nouveau, il sauta silencieusement à la gorge du groom, qui tomba à la renverse en criant : « Mon Dieu ! », puis lâcha son fouet pour se couvrir la gorge avec ses bras. Les avant-bras saignants et lacérés jusqu’à l’os, il se releva et tenta de gagner l’écurie. L’opération eût été malaisée si Collie n’eût fait, à ce moment, son entrée en scène. Elle s’élança, furibonde, sur Croc-Blanc. C’était bien elle qui avait raison ; les faits le prouvaient et justifiaient ses préventions, en dépit de l’erreur des dieux, qui ne savaient pas. Le brigand du Wild continuait ses anciens méfaits.

Le groom s’était mis à l’abri et Croc-Blanc reculait devant les dents menaçantes de Collie. Il lui présenta son épaule, puis tenta de la lasser, en courant en cercle. Mais Collie ne voulait pas renoncer à châtier le coupable. En sorte que Croc-Blanc, jetant aux vents sa dignité, se décida à décamper à travers champs.

— Voilà qui lui apprendra, dit Scott, à laisser tranquilles les poulets. Mais, je lui donnerai moi-même une leçon, la prochaine fois que je l’y prendrai.

Deux nuits plus tard, l’occasion voulue se présenta, et plus magnifique que Scott ne l’avait prévue. Croc-Blanc avait observé de près la basse-cour et les habitudes des poulets. Lorsque la nuit fut venue et quand tous les poulets furent juchés