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Page:London - Croc-Blanc, 1923.djvu/43

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les ronflements sonores de son camarade. Il le réveilla seulement lorsque les aliments furent prêts. Bill commença à manger, dormant encore.

Ayant remarqué que sa tasse à café était vide, il se pencha pour atteindre la cafetière. Mais celle-ci était du côté d’Henry et hors de sa portée.

— Dites-moi, Henry, interrogea-t-il avec un petit grognement d’amitié, n’avez-vous rien oublié de me donner ?

Henry fit mine de regarder autour de lui et secoua la tête. Bill avança sa tasse vide.

— Vous n’aurez pas de café, prononça Henry.

— Aurait-il été renversé ? demanda Bill avec anxiété.

— Ce n’est pas cela.

— Si vous m’en refusez, vous allez arrêter ma digestion.

— Vous n’en aurez pas !

Un flux de sang et de colère monta au visage de Bill.

— Voulez-vous, je vous prie, parler et vous expliquer ?

— Gros-Gaillard[1] est parti.

Lentement, avec la résignation du malheur, Bill tourna la tête et compta les chiens.

— Comment cela est il arrivé ? demanda-t-il, anéanti.

— Je l’ignore. Gros-Gaillard ne pouvait assurément ronger lui-même la lanière qui l’attachait au bâton. N’a-qu’une-Oreille lui aura rendu sans doute ce service.

  1. Spanker.