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SIWASH

« Je dois te dire que Tilly demeurait avec un oncle — comme une espèce de tuteur — tout prêt à claquer de phtisie ou de quelque autre truc dans les poumons. Il allait tantôt bien, tantôt mal, et il ne voulait pas l’abandonner avant d’avoir cassé sa pipe.

« Nous nous rendîmes à sa tente au moment de mon départ pour savoir combien de temps il pouvait encore durer ; mais le vieux gredin avait promis Tilly au chef George, et dès qu’il m’aperçut, il entra dans une telle rage qu’il en résulta une bonne hémorragie.

« — Reviens me chercher, Tommy ! me dit-elle quand nous nous fîmes nos adieux sur la grève.

« — Certainement, répondis-je, dès que tu me feras signe.

« Je l’embrassai à la manière des blancs, comme font chez nous les amoureux. Je la sentis frémir comme une feuille de tremble et j’étais moi-même si bouleversé que, sur le moment, j’étais presque décidé à aller balancer l’oncle dans l’autre monde.

Tommy fut obligé de s’interrompre, car l’air devenait irrespirable, le vent ayant refoulé la fumée sous la tente. Les deux hommes furent pris d’une quinte de toux.

— Donc, reprit bientôt Tommy, je partis vers Wrangel, au delà de la Sainte-Mary et même de la