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MÉPRIS DE FEMMES

timide et affectueuse, avec une bouche sans énergie, des lèvres gentiment boudeuses, une chevelure ébouriffée, baignée de soleil, et des yeux remplis des grands bonheurs et des petites joies de la vie. Mais parfois aussi elle se la figurait le visage masqué jusqu’au nez, aveuglée par la neige, se traînant péniblement derrière les chiens…

Voilà pourquoi, un soir, au bal, elle sourit à Floyd Vanderlip.

Peu d’hommes pouvaient échapper à la séduction du sourire de Freda ; et Floyd Vanderlip ne fit pas exception à la règle.

Sa bonne fortune auprès de l’ancien modèle des reines-artistes lui avait donné une excellente opinion de lui-même ; et la faveur que lui marquait maintenant la danseuse grecque le flatta au point qu’il se crut irrésistible.

Pour avoir pu attirer sur lui, deux fois de suite, l’attention de si charmantes créatures, il fallait qu’il possédât des qualités profondément sympathiques. Lesquelles ? Il n’aurait su exactement les définir ; mais il les sentait vaguement en lui et il en conçut un grand orgueil. Quelque jour, quand il aurait du temps à perdre, il s’analyserait en détail ; pour l’instant, il acceptait tout naturellement le présent que lui offraient les dieux.

Quelques réflexions germèrent dans le cerveau de cet impulsif.

Qu’avait-il pu trouver de si séduisant en Flossie ; et pourquoi diable l’avoir appelée à lui ?