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Page:London - En pays lointain.djvu/207

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MÉPRIS DE FEMMES

gique, de sorte que Floyd Vanderlip, aux dernières lueurs du jour, en descendant gaîment de son traîneau, reçut les deux missives à la fois.

Il déchira en deux celle de Freda. Non, il n’irait pas la voir. Des événements plus importants l’attendaient cette nuit. Du reste, elle n’entrait plus en ligne de compte. Mais Mrs Eppingwell ! Il ferait de son mieux pour la satisfaire, il irait donc la voir au bal du gouverneur pour entendre ce qu’elle avait à lui dire. Au ton de la lettre, cela devait être important ; qui sait ?…

Avec un sourire de contentement, il ne chercha pas à approfondir les choses. Tout de même ! Quel succès auprès des femmes !… Éparpillant au vent les morceaux de la lettre, il lança les chiens au grand trot vers sa cabane.

Le bal en question était un bal masqué. Il lui fallut préparer le travesti qu’il avait porté à l’opéra, deux mois auparavant, puis se raser et dîner. Et voilà comment, lui, le principal intéressé, ignorait l’arrivée imminente de Flossie !

— Conduis-les jusqu’au trou d’eau, au delà de l’hôpital, à minuit précis. Et sois-y surtout ! dit-il à Sitka Charley venu pour lui annoncer que le dernier chien serait là, dans une heure.

— Voici le tas, voilà la balance. Pèse ta poudre et fiche-moi la paix ! Je dois me préparer pour le bal.

Sitka Charley pesa ce qui lui était dû et partit avec une lettre adressée à Loraine Lisznayi, dont les termes, devina-t-il à juste raison, avaient trait à un