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Page:London - En pays lointain.djvu/226

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MÉPRIS DE FEMMES

Alors Floyd s’élança vers Freda qui, voulant se réfugier dans une autre pièce, trébucha contre la parka. Il la releva en lui saisissant rudement le poignet. Elle ne fit qu’en rire. Les hommes ne l’effrayaient pas le moins du monde. N’avait-elle pas enduré de leur part les pires cruautés, et ne continuait-elle pas à les supporter ?

— Ne soyez donc pas brutal. Réflexion faite, dit-elle en regardant sa main prisonnière, je me décide à ne point me retirer encore. Asseyez-vous tranquillement, au lieu de vous montrer ridicule. Vous avez des questions à me poser ?

— Oui, ma belle dame ; et des comptes à régler. (Il ne la lâchait pas.) — Que savez-vous au sujet du trou d’eau. Qu’avez-vous voulu dire par… Mais non… une seule question à la fois.

— Oh ! pas grand’chose. Sitka Charley y avait rendez-vous avec une personne de votre connaissance, je crois. Ne désirant nullement la présence d’un charmeur tel que vous, il m’avait prié de lui prêter son gracieux concours. Voilà tout ! Ils sont maintenant partis ; et depuis une bonne demi-heure.

— Où ? En descendant le fleuve ? Et sans moi ? Et un Indien, encore ?

— Vous savez bien qu’il ne faut pas discuter des goûts, surtout ceux des femmes.

— Que me revient-il de cette affaire ? J’y perds, sans compensation, quatre mille dollars de chiens et un joli brin de femme… Pourtant, ajouta-t-il comme s’il se ravisait, pourtant la compensation,