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YAN, L’IRRÉDUCTIBLE

homme qui ait jamais battu la piste derrière les chiens. Vous n’êtes qu’un assassin, et il ne vous reste aucune dignité.

— Tu n’es plus un frère, reprit Bill le Rouge, autrement tu nous laisserais te passer la corde au cou, sans résistance. Allons, Yan, sois chic avec les copains. Tu nous as assez ennuyés. Cesse tes grimaces, que nous puissions te pendre proprement et en un tournemain. Ensuite, on n’en parlera plus.

— Hardi, les gars ! brailla Lawson, l’ancien matelot.

— Fourrez-lui la tête dans le pot aux haricots et appuyez ferme !

— Et mon doigt, Monsieur ? protesta Taylor.

— Tu nous barbes avec ton doigt ! il nous gêne rudement.

— Mais je ne peux pas le retirer, Monsieur Lawson, il est toujours dans la gueule du type et il me l’a à moitié chiqué.

— Attention aux étais !

Au moment où Lawson lançait son cri d’avertissement, Yan était parvenu à se relever à demi, et les quatre hommes aux prises se bousculèrent à travers la tente dans un pêle-mêle de peaux et de couvertures qui mit à découvert le corps d’un homme inanimé portant au cou la trace sanguinolente d’une balle.

L’accès de folie de Yan était cause de tout cela, cette folie qui s’empare de l’homme qui, ayant dépouillé depuis longtemps le grossier vernis de la