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Page:London - En pays lointain.djvu/75

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OÙ BIFURQUE LA PISTE


Ah ! pourquoi faut-il donc quitter ce pays
Et te laisser, ma mie !
(Chanson populaire souabe.)

Le chanteur, garçon au teint clair et au regard joyeux, se pencha pour ajouter un peu d’eau dans la marmite où mijotaient des haricots, puis se releva, un brandon dans la main, et dispersa les chiens réunis en cercle autour de la boîte aux provisions et de son installation culinaire.

Ses yeux bleus, sa longue chevelure d’or et sa robuste vivacité faisaient plaisir à voir.

Le disque blafard de la nouvelle lune apparaissait au-dessus de la file blanche et serrée des sapins coiffés de neige qui entouraient le camp et l’isolaient du monde extérieur.

Au firmament clair et froid, les étoiles sautillaient avec des mouvements vifs et rythmiques.

Vers le Sud-Est, une lueur verdâtre qui allait en s’affaiblissant annonçait l’aurore boréale. Au tout premier plan, deux hommes étaient étendus sur des peaux d’ours qui leur servaient de lit. Sous ces