dans tous les cas de parjures compliqués, les lacunes et les contradictions abondaient. Le juge feignit de ne pas s’en apercevoir. Quant au procureur et à l’avocat de Patsy, ils eurent l’élégance de les passer sous silence. Watson, qui ne s’était pas soucié de se choisir un avocat, s’en félicitait à présent.
Il conservait néanmoins un vestige de confiance dans l’impartialité du juge lorsqu’il se présenta à la barre pour donner sa version de l’affaire :
— Je flânais dans la rue, Votre Honneur, commença-t-il…
Mais le magistrat l’interrompit d’une voix tonitruante :
— Nous ne sommes pas ici pour nous occuper de vos actes précédant le délit. Qui a porté le premier coup ?
— Je n’ai pu, devant votre Honneur, citer de témoins oculaires, fit remarquer Watson, et la véracité de ma déposition ne peut ressortir que du récit en détail de…
Le juge l’interrompit de nouveau :
— Les récits de magazine ne nous intéressent pas ! rugit-il en lui lançant un regard si furieux que Watson eut peine à croire que cet homme était le même dont il venait d’étudier la physionomie voilà un instant.
— Qui a frappé le premier coup ? répéta l’avocat de Patsy.
Là-dessus, l’avocat-général s’interposa : les deux causes ne faisaient qu’une ; il demandait à savoir de