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LES FATIGUES DE LA ROUTE

gouvernement n’admettait aucun retard : il fallait arriver à temps, quitte à remplacer par des équipes fraîches de chiens de la baie d’Hudson, les attelages éreintés.

Trois jours après leur arrivée à Skagway, Buck et ses compagnons n’étaient pas encore remis de leurs fatigues. Le matin du quatrième jour, deux citoyens des États-Unis répondant aux noms de Hal et de Charles vinrent examiner l’attelage et l’achetèrent pour une bagatelle, harnais compris.

Charles était un homme d’âge moyen, aux cheveux blonds, aux yeux faibles et larmoyants, à la bouche molle et sans caractère ornée d’une moustache audacieusement retroussée. Hal était un garçon de dix-neuf à vingt ans ; on le voyait toujours armé d’un revolver Colt et d’un couteau de chasse passés dans sa ceinture hérissée de cartouches.

La présence dans le Nord de ces deux hommes clairement dépaysés était un mystère incompréhensible. Buck, les