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L’APPEL RÉSONNE

de temps à autre le gibier tué par Thornton, et en cette période, Buck passa de longues heures à rêver au coin du feu à ces choses primitives dont il avait la confuse nostalgie.

Alors, aux visions troubles des époques lointaines, venait se joindre l’appel qui résonnait au fond de la forêt, éveillant en lui une foule de désirs indéfinissables et d’étranges sensations. Mû par un pouvoir plus fort que sa volonté, il partait en quête, cherchant obscurément à découvrir l’origine de l’écho qui résonnait en lui. Errant dans la forêt, il humait avec ivresse la senteur de la mousse fraîche et des herbes longues couvrant le sol noir, parmi l’humus séculaire ; et ces odeurs salubres le remplissaient d’une joie mystérieuse déjà ressentie, lui semblait-il.

Alors le souvenir de l’Homme aux longs bras, couvert de poils, qu’il suivait jadis, lui revenait plus vif ; il s’attendait presque à le trouver, au