Page:London - L'appel de la forêt, trad Galard, 1948.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
174
L’APPEL DE LA FORÊT

reprit ; de nouveau il fut hanté par le souvenir de cette course à deux à travers un pays souriant et sauvage…

Il se remit à courir les bois, mais sans pouvoir retrouver son farouche compagnon ; la plainte lugubre ne se faisait plus entendre.

Son orgueilleuse confiance en soi éclatait dans tous les mouvements du chien et communiquait à son être physique une sorte de plénitude gracieuse et terrible.

Il eût semblé un loup gigantesque, sans les taches fauves de son museau et de ses yeux, et l’étoile blanche qui marquait son front et sa large poitrine. Par l’astuce, il tenait du loup ; par la force et le courage, de son père le chien géant ; par la beauté et l’intelligence, de sa mère la fine colley ; ces qualités, jointes à une expérience acquise à la plus dure des écoles faisaient de lui une créature superbe et redoutable entre toutes.