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L’APPEL DE LA FORÊT

gent, puis emmenaient un ou plusieurs chiens, qui ne reparaissaient plus. Buck ne savait ce que cela signifiait.

Enfin, son tour vint.

Un jour, parut au chenil un petit homme sec et vif, à la mine futée, crachant un anglais bizarre panaché d’expressions inconnues à Buck.

— Sacrrré mâtin !… cria-t-il en apercevant le superbe animal. V’la un damné failli chien !… Le diable m’emporte !… Combien ?

— Trois cents dollars. Et encore ! C’est un vrai cadeau qu’on vous fait, répliqua promptement le vendeur de chiens. Mais c’est l’argent du gouvernement qui danse, hein, Perrault ? Pas besoin de vous gêner ?

Perrault se contenta de rire dans sa barbe. Certes, non, ce n’était pas trop payer un animal pareil, et le gouvernement canadien ne se plaindrait pas quand il verrait les courriers arriver moitié plus vite que d’ordinaire. Per-