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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

arbre ou d’un talus, le vent qui survenait ensuite le trouvait chaudement abrité, le dos à la bise.

L’expérience ne fut pas son seul maître, car des instincts endormis se réveillèrent en lui tandis que les générations domestiquées disparaissaient peu à peu.

Il apprit sans peine à se battre comme les loups, que ses aïeux oubliés avaient combattus jadis. Dans les nuits froides et calmes, quand, levant le nez vers les étoiles, il hurlait longuement, c’étaient ses ancêtres, aujourd’hui cendre et poussière, qui à travers les siècles hurlaient en sa personne. Siennes étaient devenues les cadences de leur mélopée monotone, ce chant qui signifiait le calme, le froid, l’obscurité !

C’est ainsi que la vie isolée de l’individu étant peu de chose, en somme, et les modifications de l’espèce laissant intacte la continuité de la race, avec ses traits essentiels, ses racines profondes et ses instincts primordiaux, l’an-