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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

oreille déchiquetée et mangée, ne cessa de gémir et de geindre tout le reste de la nuit. À l’aube, chacun regagna péniblement le camp, pour trouver les maraudeurs en fuite et les deux hommes de fort mauvaise humeur, car la moitié de leurs provisions avaient disparu. Rien de ce qui pouvait se manger n’avait échappé aux indigènes.

Ils avaient dévoré les courroies du traîneau et des bâches, avalé une paire de mocassins en cuir de buffle appartenant à Perrault, des fragments de harnais de cuir, et plus de soixante centimètres de la mèche du fouet de François. Celui-ci contemplait tous ces dégâts avec tristesse, lorsque arrivèrent ses chiens blessés.

— Ah ! mes amis, fit-il avec tristesse, peut-être allez-vous devenir tous enragés avec ces morsures… Qu’en pensez-vous, Perrault ?

Le courrier hocha la tête, soucieux. Quatre cents milles le séparaient de