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L’APPEL DE LA FORÊT

constamment par la même route, traînant éternellement la même lourde charge. Ce métier ne plaisait pas autant à Buck, néanmoins il mettait son orgueil à le bien faire, comme Dave ou Sol-leck, et s’assurait que ses camarades, contents ou non, le faisaient bien aussi.

C’était une vie monotone et réglée comme le mouvement d’une machine. Les jours étaient tous semblables entre eux. Le matin, à heure fixe, les cuisiniers apparaissaient, allumaient les feux, et on déjeunait. Puis, tandis que les uns s’occupaient de lever le camp, les autres attelaient les chiens, et le départ avait lieu une heure avant la demi-obscurité qui annonce l’aurore. À la nuit, on établissait le camp ; les uns préparaient les tentes, les autres coupaient du bois et des rameaux de sapins pour les lits, ou apportaient de l’eau et de la glace pour la cuisine. On donnait alors aux chiens leur nourriture, ce qui était pour eux le fait principal de la journée ;