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L’APPEL DE LA FORÊT

cents milles, et ce travail forcené aurait eu raison du plus vigoureux. Buck résistait malgré sa fatigue, et tâchait de maintenir la discipline parmi ses camarades épuisés ; Billee geignait et gémissait toute la nuit dans son sommeil ; Joe était plus grincheux que jamais, et Sol-leck devenait inabordable de l’un ou de l’autre côté. Dave souffrait plus que les autres, étant atteint d’une maladie intérieure qui le rendait morose et irritable. Lorsque le camp était établi, il se hâtait de creuser son nid dans la neige, et son conducteur devait lui apporter sa nourriture sur place. Une fois hors du harnais il ne bougeait que pour le reprendre le lendemain matin. La douleur lui arrachait des cris, si dans les traits il lui arrivait de recevoir un choc, par suite d’un arrêt brusque, ou de se donner un effort en démarrant. Son maître l’examinait sans pouvoir trouver la cause du mal ; bientôt tous les autres hommes s’intéressèrent à son