Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/23

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Le masque avait roulé loin du mur. Avait-il rebondi assez loin pour qu’il ne le vît plus. Non ! il ne le regarderait pas ! Qu’importait si le masque avait rebondi ! Cela n’avait rien à faire avec l’histoire. Il se demanda…

Il jeta les yeux par-dessus son livre. Le masque le dévisageait au ras du lit. C’était insupportable. Inutile d’essayer d’étudier tant que ce masque demeurerait si près de lui.

Il alla le ramasser, traversa la chambre et le jeta dans un placard dont il ferma la porte à clef. Ce point réglé, Dieu merci ! il pourrait enfin travailler.

Il se rassit.

« Peu de temps après l’institution des réformes draconiennes, une guerre éclata entre Athènes et Mégare au sujet de l’île de Salamine, sur laquelle ces deux cités revendiquaient des droits. »

Tout cela irait très bien s’il pouvait seulement trouver ce qu’étaient les réformes draconiennes. Il s’aperçut tout à coup qu’une douce lueur envahissait la chambre. Quelle en pouvait être la cause ?

Il regarda par la fenêtre. Le soleil couchant projetait ses rayons obliques sur une masse de nuages de faible altitude, qu’il teintait d’écarlate et de rose, et ces nuées reflétaient vers la terre ces lueurs fondues et vermeilles.

Son regard s’abaissa vers la baie. La brise marine expirait avec le jour, et au large de Fort Point un bâteau de pêche rentrait indolemment au port sous les derniers soupirs du vent. Un peu plus loin, un remorqueur lançait en l’air sa colonne torse de fumée en tirant vers la mer un trois-mâts goélette.