Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/31

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— Mauvaise passe, répondit Fred à mi-voix. Regardez là-bas ! »

Au coin de la rue dont ils approchaient se tenaient quatre ou cinq garnements à peu près de leur âge. La lumière d’un lampadaire les éclairait et révélait les cheveux rouge vif de l’un d’entre eux.

Ce ne pouvait être que Simpson dit « La Brique », chef d’une bande redoutable. Deux fois, d’après leurs souvenirs, il avait conduit ses acolytes à l’assaut de la Montagne et répandu la terreur parmi ses jeunes habitants, qui rentraient chez eux dans une fuite éperdue, tandis que affolés papas et mamans téléphonaient au prochain poste de police.

À la vue du groupe, les chenapans qui faisaient escorte aux trois garçons se dispersèrent instantanément avec des manifestations de crainte. L’inquiétude du trio s’en accrut, mais il continua bravement sa route.

Le garçon à cheveux rouges s’était détaché et marchait à la rencontre des arrivants, leur barrant le passage. Ils essayèrent de le tourner ; il étendit un bras.

« Qu’est-ce que vous fichez ici ? grogna-t-il. Pourquoi ne restez-vous pas dans votre quartier ?

— Nous rentrons justement chez nous », dit Fred d’un ton conciliant.

Simpson-la-Brique regarda Joë.

« Qu’est-ce que tu tiens sous le bras ? », demanda-t-il.

Joë se contint et feignit de ne pas avoir entendu.

« Allons ! », dit-il à Fred et à Charley en faisant un geste pour écarter le chef de bande.