Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/78

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Joë Bronson fît un signe affirmatif et regarda d’un air curieux autour de lui avant de répondre :

« Oui. Je crois que la vie sur la baie m’intéressera pendant quelque temps. Une fois que j’y serai habitué, je partirai en haute-mer dans un poste d’équipage.

— Dans un quoi ?

— Un poste d’équipage, l’endroit où vivent les matelots, expliqua-t-il rougissant et doutant de sa prononciation.

— Ah oui ! Le poste !… Tu sais ce que c’est que d’aller en mer ?

— Oui… non… C’est-à-dire d’après ce que m’en ont appris les livres. »

Frisco Kid se mit à siffler, fit une pirouette et rentra dans la cabine.

« Partir en mer ! murmura-t-il en lui-même en allumant le feu pour préparer le dîner ; et encore dans le poste d’équipage. Il s’imagine qu’il va aimer ça ! »

Pendant ce temps-là, Pete-le-Français faisait faire le tour du propriétaire au nouveau-venu, comme s’il eût été un invité. Il déployait une telle amabilité et des manières si charmantes que Frisco Kid, passant la tête à travers le dalot pour les appeler à table, faillit étouffer en retenant un éclat de rire.

Joë Bronson savoura ce premier repas. La cuisine était simple, mais bonne. Et la saveur de l’air marin, le décor environnant, tout aiguisait son appétit.

La cabine était propre et confortable, sinon spacieuse, et l’installation lui causa une vive surprise : chaque coin était utilisé au mieux. Fixée par des