Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/86

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seulement, de temps à autre, Bill et le capitaine chuchoter entre eux. Enfin, le sloop vint au vent et on amena avec précaution le foc et la grand-voile.

« Mouille court ! », murmura Pete-le-Français à l’oreille de Frisco Kid.

Celui-ci se dirigea vers l’avant et laissa tomber l’ancre en ne donnant à la chaîne que très peu de « mou ».

Le youyou du Dazzler fut amené le long du bateau, avec celui qui avait amené les deux étrangers à bord.

« Veille à ce que ce blanc-bec se tienne tranquille, ordonna Bill à voix basse tandis qu’il rejoignait son associé dans son propre bateau.

— Tu sais ramer ? », demanda Frisco Kid, comme ils s’installaient dans l’autre embarcation.

Joë répondit oui de la tête.

« Eh bien, prends ces avirons, et surtout pas de raffut. »

Frisco se saisit de la deuxième paire et Pete-le-Français se mit au gouvernail. Les avirons, remarqua Joë, étaient enveloppés de vieux cordages tressés et les douilles des tolets étaient protégés de cuir. A moins de porter un coup à faux, il était impossible de faire du bruit et Joë avait suffisamment appris à ramer sur le lac Merrit pour éviter semblable maladresse.

Ils suivirent le sillage de la première barque. Jetant un regard de côté, Joë vit qu’ils longeaient un débarcadère qui surplombait légèrement la rive. Deux bateaux, dont les feux de mouillage brillaient dans la nuit, y étaient amarrés, mais ils prirent garde de