Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/22

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En prononçant ces paroles, il frissonna et ses traits exprimèrent un véritable dégoût. J’eus dès lors la certitude que le diable lui dictait la comédie qu’il commençait à jouer…

Il reprit :

— Señor Harned a peut-être raison. On n’applique pas le franc-jeu au taureau. Ne savons-nous pas tous que, vingt-quatre heures durant, on prive d’eau la pauvre bête et qu’immédiatement avant la course on lui en donne à satiété ?

— De sorte qu’il entre dans l’arène alourdi par l’eau ? fit brusquement John Harned.

Et je vis qu’il avait l’œil très gris, très froid et perçant.

— C’est une précaution indispensable pour le sport, répondit Luis Cervallos, vous ne voudriez tout de même pas que le taureau fût assez agile pour tuer les toréadors ?