Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/42

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John Harned, debout, contemplait la scène. Ses yeux n’étaient plus froids comme de l’acier, ils lançaient maintenant des flammes de colère. Il regarda Maria Valenzuela, qui le regarda à son tour, et l’indignation se peignit sur les traits de l’Américain. Sa folie allait éclater. À présent que le cheval était mort, tout le monde se tournait de notre côté ; John Harned était en effet un grand gaillard, qui ne manquait jamais d’attirer l’attention :

— Asseyez-vous ! lui conseilla Luis Cervallos, ne vous donnez point ainsi en spectacle.

John Harned ne répondit pas. D’un coup de poing en plein visage il abattit Luis Cervallos, qui tomba inanimé en travers des sièges. Il ne se releva pas, et ne vit rien de ce qui s’ensuivit. Mais je n’en perdis pas grand-chose. Urcisino Castillo se pencha en avant dans la loge voisine et appliqua un coup de canne sur la figure de John Harned. L’autre riposta par un coup de poing qui renversa son adversaire sur le général Salazar et le fit basculer.