Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/110

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tendres et doux. Les mauvaises herbes au contraire et les arbustes épineux, auxquels l’homme avait de tout temps fait la guerre, étaient d’une race plus dure et plus résistante. Si bien que le jour où la main de l’homme se retira, cette seconde végétation prit le dessus et étouffa la première.

« Je rencontrai également un grand nombre de coyotes[1], qui s’étaient multipliés à foison, puis de petites troupes de loups qui allaient deux par deux, ou trois par trois, et qui, comme moi, redescendaient des montagnes vers les anciens territoires d’où ils avaient jadis été chassés.

« C’est au lac Temescal, non loin de ce qui avait été autrefois la ville d’Oakland, que je retrouvai les premiers êtres humains encore en vie.

« Ah ! mes enfants, comment pourrais-je vous dire mon émotion, quand, à califourchon sur mon cheval et dévalant de la colline qui domine le lac, j’aperçus la fumée d’un

  1. Les coyotes, ou loups des prairies, sont une sorte de petit mammifère qui tient à la fois du renard et du loup. (Note des Traducteurs.)