Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/114

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qu’il avait joués à ses anciens patrons, comment il les escroquait et volait. Il ne tarissait pas sur ce chapitre, et se rengorgeait de ses méfaits. Et pourtant il fut épargné, tandis que des millions et des milliards d’hommes, meilleurs que lui, furent détruits.

« Je le suivis jusqu’à son campement. Là je fis connaissance avec sa femme.

« Voilà surtout qui était stupéfiant et pitoyable ! Je reconnus cette femme. C’était Vesta Van Warden, l’ancienne jeune épouse du banquier John Van Warden. Oui, elle-même, qui, vêtue de haillons et pleine de cicatrices, les mains calleuses, déformées par les plus durs travaux, était penchée au-dessus du feu du campement et cuisinait le dîner comme un simple marmiton ! Vesta Van Warden, née dans la pompe opulente du plus puissant baron de la finance que le monde eût jamais connu !

« Son père, Philip Saxon avait été, jusqu’à sa mort, président des Magnats de l’Industrie. Nul doute que s’il avait eu un fils, ce fils ne lui eût tout naturellement succédé, comme un rejeton royal hérite de la couronne.