Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/158

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tantôt de l’autre, ses pommettes et son nez. Mais il avait beau frotter, la circulation ne semblait pas se rétablir. Dès qu’il cessait la friction, nez et pommettes redevenaient inertes.

Il était certain maintenant, et il s’en rendait compte, qu’il avait une partie du visage gelée. Et il regrettait de ne s’être point fabriqué, avec du cuir, un masque spécial, retenu par des courroies, tel que celui que portait Bud, son camarade, lorsque la température baissait brusquement. Mais bah ! le malheur n’était point considérable. Avoir le nez et les joues gelées était fâcheux assurément, et fort douloureux par la suite. Mais on n’en mourait pas, et c’était le principal.

L’homme allait, et la seule préoccupation de son cerveau indifférent était d’observer sans trêve, et très attentivement, la piste qu’il suivait, les crochets et les courbes de la rivière gelée, les amas de bûches entraînées par les inondations printanières, et qui formaient aujourd’hui de petits monticules neigeux qu’il convenait d’éviter. Il scrutait le sol, chaque fois presque avant d’y poser le