Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/18

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éclair. Un éclair de peau brune et de fourrure flottante. Tandis qu’il bondissait vers le lapin, ses muscles se détendaient comme des ressorts d’acier, puissants et souples dans ses membres maigres. Il se saisit de l’animal blessé, l’acheva en lui cognant la tête contre un tronc d’arbre qui se trouvait à sa portée, puis, étant revenu vers le vieux, il le lui donna, pour qu’il s’en chargeât.

— C’est bon, le lapin, très bon… marmotta l’ancêtre. Mais en tant que friandise délicieuse au goût, je préfère le crabe. Quand j’étais enfant…

Edwin, impatienté de la vaine loquacité du vieux, l’interrompit.

— Pourquoi, dit-il en lui coupant la parole, tant de phrases à propos de tout, qui ne signifient rien ?

Il s’exprima moins correctement, mais tel était le sens approximatif de ses paroles. Son parler était guttural et impétueux, et le langage qu’il employait s’apparentait nettement à celui du vieux, qui était lui-même un dérivé, tant soit peu corrompu, de l’anglais.

Edwin reprit :