Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/183

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mal. La défiance du chien, devant cette posture inaccoutumée, s’accrut encore et, l’air hargneux, il se défila sournoisement.

L’homme se releva. Il ne voulait pas perdre son calme. Il regarda le sol, afin de s’assurer s’il était vraiment debout, car il ne sentait plus ses pieds et n’eût pu dire s’ils touchaient la terre. Le chien, cependant, s’était rassuré en voyant que son maître avait repris sa position verticale. Et, quand une voix impérieuse, qui claquait comme une mèche de fouet, lui parla à nouveau, il retrouva sa soumission coutumière et s’avança.

Dès que le chien fut à sa portée, l’homme, à demi-fou d’espoir, ouvrit les bras et, se baissant, les lança vivement autour de la bête. Mais il avait oublié ses doigts, qui gelaient de plus en plus. En vain tenta-t-il de les agripper au poil, ils ne lui obéissaient plus.

La scène s’était déroulée très rapidement et, avant que le chien eût pu s’échapper, l’homme le tenait solidement dans ses bras, comme dans un étau. L’animal grognait, geignait et se débattait. L’homme, qui s’était assis dans la neige avec son prisonnier, le maintenait