Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

même. Uniquement parce qu’il souffrait de l’estomac, Manchester avait été vers lui et l’avait estourbi. Je ne crains pas de te le déclarer en face, O’Brien, tu n’es point juste envers moi. Accorde-moi une semaine de vivres, et j’aurai des chances de sauver ma peau. Avec trois jours seulement, mon compte est réglé.

— Mais pourquoi aussi, interrogea O’Brien, as-tu tué Ferguson ? Je ne puis tolérer plus longtemps ces crimes sans raison. Cela doit cesser. Red Cow n’est déjà pas si peuplé. C’était un camp bien noté et jamais, autrefois, on n’y voyait de ces tueries. Jack, j’en suis fâché pour toi ! Mais il faut que tu serves d’exemple. Ferguson ne t’avait pas suffisamment provoqué pour mériter d’être tué.

Arizona Jack renifla, puis riposta :

— Pas provoqué ! Je t’ai déjà dit et je le répète, O’Brien, tu ignores tout de l’affaire. Pourquoi je l’ai tué ? Si tu étais toi-même tant soit peu artiste, tu me comprendrais… Pourquoi je l’ai tué ? Mais pourquoi chantait-il faux ? Il chantait : « Je voudrais être un