Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/208

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En dépit de l’invraisemblable quantité de whisky qu’il lui versa dans le gosier, Jim le Frisé ne put amener O’Brien à considérer comme un devoir d’ami, et une juste reconnaissance pour tant de bons verres absorbés, de lui vendre son filon.

Il y avait des moments, sans doute, où O’Brien hésitait, et un tremblement s’emparait de lui, lorsqu’il se sentait sur le point de céder. Mais, quel que fût le trouble de ses idées, il ne laissait point son cerveau battre la campagne plus qu’il ne convenait. Il redevenait toujours maître de lui-même et riait intérieurement de ses défaillances. C’était un rude partenaire que Jim le Frisé avait en face de lui, et qui se plaisait à embrouiller les cartes. Le whisky était bon. Cela seul était certain. Et Jim le Frisé affirmait, en effet, qu’il provenait d’un fût spécial et valait douze fois celui que contenaient les cinq autres tonneaux.

La scène se passait dans l’arrière-pièce d’une sorte de bar où, durant ce temps, Siskiyou Pearly débitait aux hommes de Red Cow d’autres verres de whisky, ceux-là