Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/214

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obstinément. Il y eut un moment où ce fut O’Brien en personne qui proclama son intention de vendre, tandis que ses deux amis, les larmes aux yeux, unissaient tous leurs efforts pour l’en dissuader. Plus le trio absorbait de whisky, plus son imagination devenait fertile. L’éloquence des trois hommes était telle qu’ils se persuadaient mutuellement de la justesse de la thèse adverse et sans cesse retournaient leurs rôles.

Finalement, Mucluc Charley et Leclaire tombèrent d’accord, simultanément, qu’il fallait vendre et tous deux, réunis, se firent un plaisir scélérat de réduire à néant les ultimes objections de Marc O’Brien. En désespoir de cause, O’Brien finit par demeurer la bouche bée. Vainement, en face de Jim le Frisé triomphant, il jeta des regards suppliants vers ceux qui l’avaient abandonné. En vain il lança, sous la table, un coup de pied bien senti dans les tibias de Mucluc Charley. Cet ami mal embouché, loin de vouloir comprendre, développa aussitôt un nouvel argument, un imbattable raisonnement en faveur de la vente.