Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/46

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Les jeunes garçons paraissaient incrédules. Bec-de-Lièvre poussait des reniflements moqueurs et Hou-Hou ricanait sous cape. Edwin les fit taire et le vieux reprit :

— La tique des bois suce le sang des chiens. Mais le germe, grâce à sa petitesse extrême, pénètre discrètement dans le sang du corps et s’y multiplie à l’infini. Dans le corps d’un seul homme, il y avait, en ce temps-là, un milliard de germes. Un milliard… une carapace de crabes, s’il vous plaît ! Ces germes nous les appelions des microbes. Des « microbes ». Parfaitement. Et quand un homme en avait un milliard dans le sang, on disait qu’il était « infecté », qu’il était malade, si vous préférez. Ces microbes étaient de plusieurs espèces. Celles-ci étaient innombrables comme les grains de sable de ce rivage. Nous ne les connaissions pas toutes. Nous savions très peu de choses de ce monde invisible. Nous connaissions bien le bacillus anthracis et encore le micrococcus, le bacterium termo et le bacterium lactis. C’est celui-ci, soit dit en passant, qui continue à faire tourner le lait de chèvre, pour en faire du fromage. Tu me