Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/48

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est éphémère et s’évanouit comme l’écume de la mer… » Ainsi s’est évanouie notre grandiose et colossale civilisation. Et je suis aujourd’hui l’ancêtre, je suis un vieillard très las, j’appartiens à la tribu actuelle des Santa-Rosa. C’est dans cette tribu que je me suis marié. Mes fils et mes filles se sont mariés à leur tour, soit dans la Tribu des Chauffeurs, soit dans celle des Sacramentos, ou dans celle encore des Palo-Altos. Toi, Bec-de-Lièvre, tu appartiens aux Chauffeurs. Toi, Edwin, aux Sacramentos. Toi, Hou-Hou, aux Palo-Altos. Et vous êtes tous trois mes petits-fils… Mais je voulais vous parler de la Mort Écarlate. Où en étais-je donc de mon récit ?

— Tu nous parlais des germes, répondit vivement Edwin, de ces toutes petites choses que l’on ne peut voir et qui rendent les hommes malades.

— Oui, c’est bien là que j’en étais. Aux premiers âges du monde, lorsqu’il y avait très peu d’hommes sur la terre, il n’existait que peu de ces germes et, par suite, peu de maladies. Mais, à mesure que les hommes devenaient plus nombreux et se rassemblaient dans les