Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/51

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grandes villes. Dès 1929, un illustre savant, nommé Soldervetzsky, avait annoncé qu’une grande maladie, mille fois plus mortelle que toutes celles qui l’avaient précédée, arriverait un jour, qui tuerait les hommes par milliers et par milliards. Car la fécondité des alliances, ainsi disait-il, est sans fin…

Ici Bec-de-Lièvre se mit sur ses pieds et, avec une moue méprisante, déclara :

— Tu radotes, grand-père ! Veux-tu, oui ou non, nous parler de la Mort Rouge ? Si tu ne veux pas, il faut le dire, et nous regagnerons le campement !

Le vieux, froissé de se voir ainsi interpellé, se remit à pleurer silencieusement. De grosses larmes roulèrent lentement dans les rides de ses joues. Sa mine douloureuse trahissait toute la décrépitude physique et morale de ses quatre-vingts ans.

— Voyons, Bec-de-Lièvre, rassieds-toi, dit Edwin. Grand-père parle bien. Et il va justement arriver à la Mort Écarlate. Il va tout de suite nous la raconter… N’est-ce pas grand père ? Un peu de patience, Bec-de-Lièvre.