Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/69

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ne resta plus d’opérateurs dans les postes pour recevoir et expédier les messages. Il y avait de la stupeur dans ce manque progressif de communications avec le reste du monde. Il semblait que le monde lui-même cessait d’exister, qu’il s’évanouissait et disparaissait.

« Voilà soixante ans qu’il a cessé d’exister pour moi. Je sais qu’il doit y avoir des territoires qui furent New-York, l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Mais jamais plus, depuis soixante ans, je n’en ai entendu parler. Ce fut un écroulement total, absolu. Dix mille années de culture et de civilisation s’évaporèrent comme l’écume, en un clin d’œil. »