Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/82

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« À mi-route dans la cour, il désigna soudain, de la main, le visage de Mistress Swinton. L’infaillible signe de la Peste y était marqué. Aussitôt toutes les femmes présentes se mirent à crier et coururent loin d’elle. Ses deux enfants, accompagnés chacun par une nurse, se sauvèrent aussi, et les nurses avec eux. Mais son mari, le Docteur Swinton, resta avec elle.

— Continuez votre chemin, Smith, me dit-il. Prenez soin des enfants, moi je demeurerai avec ma femme. Je n’ignore point que c’est déjà comme si elle était morte. Mais je ne puis l’abandonner. Lorsqu’elle aura expiré, et si je ne suis pas contaminé, j’irai vous retrouver dans l’École de Chimie. Surveillez mon arrivée et laissez-moi entrer.

« Je le quittai, penché sur sa femme, adoucissant par sa présence ses derniers moments, et je courus pour rejoindre notre groupe.

« Nous fûmes les derniers admis dans l’École. Les portes se refermèrent sur nous et, de nos carabines, nous veillâmes à écarter dès lors quiconque se présenterait. Le Docteur Swin-