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Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/194

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LA BRUTE DES CAVERNES

Il était beaucoup plus grand et costaud d’aspect que son compagnon, qui avait monté la garde.

— Comment, interrogea celui-ci, l’affaire a-t-elle marché ?

— J’ai mis la main sur le magot… grogna l’autre entre ses dents, après avoir fait quelques pas en silence.

Jim émit, dans la nuit, un gloussement satisfait, en attendant de plus amples détails, et les deux hommes continuèrent leur marche.

Les maisons succédaient aux maisons et la curiosité de Jim s’impatientait.

— Est-il bon, au moins, ce magot ? finit-il par demander.

— Bon et gros, sans aucun doute, répliqua l’autre. Quoique je n’aie pas eu le temps de compter. Nous y regarderons de plus près une fois chez nous. J’ai la tête un peu bousculée, tu comprends…

Comme le couple traversait le carrefour, sous les becs électriques, Jim remarqua que Matt, dont les traits étaient convulsés, semblait violemment souffrir du bras gauche, qu’il ne savait comment tenir.

— Qu’as-tu au bras ? questionna-t-il.

— C’est lui, la sale bête, répondit Matt, qui m’a mordu. J’espère bien qu’il n’était pas enragé. On assure que la morsure des hommes peut communiquer la rage, comme celle des chiens.

Alors, hein, il s’est défendu ?