Aller au contenu

Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202
LA BRUTE DES CAVERNES

Il se construisait de merveilleux châteaux en Espagne, bourrés d’orgies insondables, dont il s’effrayait lui-même.

C’est alors que lui échappaient ces ricanements spasmodiques, qu’il n’était point maître de retenir. Tant de bonheur contenu dans ces pierreries, c’était impossible !

Cependant ce n’était pas un vain mirage. Elles étaient bien là, sur la table, à portée de sa main. Et la flamme qui en jaillissait lui brûlait les yeux, derechef, l’emplissant à nouveau d’un rire hystérique.

Matt parut, à la fin, se réveiller sérieusement des visions plus sombres qui le hantaient.

— Au lieu, déclara-t-il, de demeurer là, chacun dans notre sphère, comme deux imbéciles, nous ferions mieux d’établir un état précis de notre bien.

« Nous compterons à tour de rôle, afin d’éviter toute erreur. Tu le comprends, Jim, nous devons tous deux, là-dedans, jouer franc jeu !

Jim baissa la tête, car une nouvelle lueur étrange avait, malgré lui, traversé ses prunelles.

— Alors, quoi, tu ne réponds pas ? insista Matt, d’un ton menaçant.

— Je ne réponds pas… parce que c’est bien évident ! Il en a toujours été de même entre nous.

— Parfaitement. Mais, quand on crève la misère, il est plus facile d’être honnête que quand on est devenu riche.

« C’est le cas, à cette heure, et nous sommes