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Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/206

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LA BRUTE DES CAVERNES

— Voilà, dit-il, qui nous servira de référence, le cas échéant.

Il s’en retourna vers l’étagère, y prit un plus grand sac, en papier fort, rempli de sucre, qu’il vida à son tour et dans lequel il engloutit toute la marchandise.

Puis il noua autour du sac un mouchoir de couleur, à raies et à carreaux, et s’en fut cacher, sous le traversin du lit, l’inestimable trésor.

Alors il s’assit au bord du lit et enleva ses chaussures.

Jim l’imita et, tout en délaçant ses godillots, leva les yeux vers Matt.

— Sérieusement, Matt, dit-il, tu crois qu’il y en a là-dedans pour cent mille dollars ?

— C’est aussi sûr que deux et deux font quatre. J’ai connu, autrefois, dans une maison de danse de l’Arizona, une danseuse qui paraissait en public parée de diamants[1].

« Ces diamants étaient faux. La femme assurait que, s’ils eussent été véritables, elle n’eût pas dansé. Car ils auraient bien valu cinquante mille dollars. Et combien y en avait-il ? Une douzaine à peine.

— Qui, désormais, lança Jim d’un ton triomphant, oserait me demander de travailler pour gagner ma vie ? De travailler à la pioche et à la bêche ? De peiner comme un chien ?

  1. L’Arizona est un des États de l’Union, sur la frontière mexicaine.