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Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/209

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CHASSÉ-CROISÉ

Jim, de la sorte, ignorait toujours si Matt dormait ou ne dormait point.

Il y eut un moment où Jim se persuada que Matt s’était, cette fois, réellement assoupi. Car il l’entendait ronfler fortement. Mais, la seconde d’après, Matt, l’interpellant d’une voix claire, lui disait :

— Allons, Jim, dors donc ! Ne te tourmente pas ainsi pour ces diamants. Ils ne vont pas s’envoler.

Finalement, tous deux perdirent connaissance et ne s’éveillèrent qu’assez tard dans la matinée.

Ils demeurèrent au lit, à paresser, jusqu’à midi. Ils se levèrent alors et commencèrent à s’habiller.

— Je vais descendre, dit Matt, sa toilette terminée, pour acheter du pain et un journal. Toi, pendant ce temps, tu prépareras le café.

Jim acquiesça de la tête, tandis qu’inconsciemment ses yeux se détournaient de Matt et se perdaient vers le traversin, sous lequel reposait le féerique paquet, enveloppé dans le mouchoir de couleur.

Le visage de Matt ressemblait, quant à lui, au mufle d’une bête fauve.

— Écoute-moi bien, Jim, grogna-t-il. Il est entendu, c’est déjà dit, mais j’y insiste, que nous jouons franc jeu l’un vis-à-vis de l’autre.