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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/126

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Il n’y avait rien à boire à bord de la Sophie-Sutherland, pendant ce magnifique voyage de cinquante et un jours. Nous suivions la ligne de navigation du sud, dans les vents alizés sud-nord-est, jusqu’aux îles Bonin. Cet archipel isolé, appartenant au Japon, avait été choisi comme rendez-vous des flottilles de pêche canadienne et américaine. On y faisait la provision d’eau douce et les réparations avant de repartir pour massacrer, cent jours durant, les troupeaux de phoques le long des côtes septentrionales du Japon jusqu’à la mer de Behring.

Ces cinquante et un jours de sobriété absolue m’avaient rendu ma splendide constitution. L’alcool avait été éliminé de mon organisme et depuis notre départ je n’en avais même pas ressenti la privation. Je crois n’avoir pas éprouvé une seule fois l’envie de boire. Souvent, l’alcool fournissait un sujet de conversation sur le