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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/86

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témérité de telles histoires que personne ne voulait plus sortir avec lui.

Le Reindeer, sans équipage, restait donc ancré de l’autre côté de l’estuaire, sur le banc de sable. À proximité était mouillé le Razzle-Dazzle, avec son grand mât brûlé, et Scotty et moi à bord. Whisky Bob, maintenant brouillé avec Frank-le-Français, était parti pour faire une incursion en amont du fleuve, sous les ordres de Nicky-le-Grec.

Ils ramenèrent un canot de pêche tout neuf, venant de la Rivière Colombie, raflé à un pêcheur italien. Dans son enquête pour découvrir le voleur, l’Italien visita tous les pilleurs d’huîtres sans exception. Nous autres, nous étions convaincus, par ce que nous savions de leurs faits et gestes, que Whisky Bob et Nicky-le-Grec étaient les coupables. Mais où diable se trouvait le canot ? Des centaines de pêcheurs italiens et grecs avaient remonté le fleuve et descendu la baie, et fouillé en vain les moindres coins et recoins.

Lorsque le propriétaire, en désespoir de cause, offrit une récompense de cinquante dollars, notre intérêt s’accrut et le mystère s’épaissit.

Un dimanche matin, je reçus la visite du vieux capitaine Spink, qui désirait s’entretenir avec moi sous le sceau du secret. Il venait de pêcher dans son canot sur la vieille cale d’Alameda. À marée descendante il avait remarqué, sous l’eau, un cordage attaché à un pieu et incliné vers le fond. En vain Spink avait essayé de ramener à la surface l’objet accroché à l’autre bout. Un peu plus loin, fixé à un deuxième pieu se trouvait un autre cordage pareillement disposé, qu’il ne parvint