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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/90

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oubliée à bord du Reindeer lors de son voyage en compagnie du Peigne. Il avait pris le parti de celui-ci dans sa querelle avec Nelson. En outre, il venait de boire à la Maison de Saint Louis, et c’est bien John Barleycorn qui l’amenait au banc de sable, à la recherche de sa chemise.

Après un bref échange de paroles, Soup Kennedy s’empoigna avec Nelson dans le poste du Reindeer ; au cours de la mêlée, il faillit avoir le crâne fracassé par une barre de fer que brandissait Frank-le-Français, furieux de voir un homme possédant l’usage de ses deux poings en attaquer un autre qui avait un bras en écharpe. (Si le Reindeer flotte toujours, la marque du fer doit subsister dans la lisse en bois dur de son poste.)

Mais Nelson leva sa main trouée d’une balle ; tandis que nous le retenions, il hurlait en pleurant, sur sa foi de Berserker, qu’il démolirait Soup Kennedy avec une seule main. Nous les laissâmes se débrouiller sur le sable. À un moment où Nelson semblait avoir le dessous, Frank-le-Français et John Barleycorn, mauvais joueurs, intervinrent sournoisement dans la lutte. Aussitôt Scotty protesta et essaya d’atteindre Frank-le-Français : celui-ci fit volte-face et lui tomba dessus, et l’ayant forcé à un corps à corps après une glissade de cinq mètres sur le sable, commença à le marteler de coups de poing. Comme nous essayions de les séparer, une demi-douzaine de batailles particulières s’engagèrent entre nous.

Elles prirent fin de façon ou d’autre. Nous séparâmes les combattants les plus enragés en leur offrant à boire. Cependant, Nelson et Soup Kennedy continuaient à se colleter. De temps en