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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/19

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Jack London

finalement, s’empara de ma main, qu’il serra avec cordialité.

— N’auriez-vous pas quelques vêtements secs à me prêter ? demandai-je au cuisinier.

— Certainement ! répondit-il avec un joyeux empressement. Je vais descendre dans la cale jeter un coup d’œil sur mon fourniment… Si, toutefois, vous ne voyez pas d’inconvénient à porter mes frusques.

Il sortit, ou plutôt se coula hors de la cuisine, avec une souplesse qui me frappa. Ses pas étaient comme huilés. Il était tellement imprégné de graisse qu’il glissait plus qu’il ne marchait.

Je m’enquis auprès de Johnson, que je pris, avec raison, pour un des matelots du bord :

— Où suis-je ? Quel est ce bateau et où va-t-il ?

Avec un effort manifeste pour me servir son meilleur anglais, Johnson répondit lentement et méthodiquement, dans l’ordre, aux questions posées :

— Au large des Farallones ; cap au sud-ouest ; goélette le Fantôme, armée pour la pêche aux phoques ; à destination du Japon.

— Et qui est le capitaine ? Il est nécessaire que je lui parle, dès que j’aurai mis des vêtements secs.

Johnson parut fort perplexe et s’efforça de bâtir, avec les restrictions nécessaires, une réponse à peu près satisfaisante.

— Le capitaine, dit-il, est Loup Larsen. Enfin,