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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/240

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Le Fantôme cinglait droit dans la direction d’une petite voile que je connaissais bien et qui, elle aussi, filait rapidement, mais sans espoir de nous échapper.

À quatre heures, Louis s’en vint à l’arrière, afin de relayer le timonier. Je remarquai qu’il avait endossé son ciré et qu’il y avait de l’humidité dans l’air.

— C’est un grain qui se prépare ? lui demandai-je.

— Oui, une bonne rafale, avec un petit clapotis de pluie. Juste de quoi nous mouiller les bajoues… Rien de plus. Mais faut s’attendre à être secoués.

— Dommage tout de même que nous ayons dépisté ces pauvres bougres… ajoutai-je, alors qu’une forte lame s’abattait sur l’avant du Fantôme et, le faisant légèrement dévier par bâbord, découvrait un instant devant nous, au-delà des focs de beaupré, le canot que nous pourchassions.

Louis donna un tour de roue pour remettre la

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