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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/28

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La colère de Loup Larsen s’apaisa aussi soudainement qu’elle s’était déclarée. Il ralluma un cigare et promena son regard autour de lui.

Ce regard tomba sur le coq qui, de la porte de la cuisine, continuait à m’observer.

— Hé, toi, le cuistot ! commença-t-il, avec une douceur apparente, qui avait l’aménité tranchante de l’acier.

— Voilà, capitaine… répondit l’autre, avec servilité. À votre service, capitaine…

— C’est mauvais pour la santé, de tendre le cou comme ça. Je viens de perdre mon second et je voudrais bien, au moins, garder mon cuisinier ! Il faut prendre soin de toi, en prendre grand soin. Compris ?

— Oui, capitaine…

Et le coq, rentrant dans la cuisine, y disparut instantanément, comme un diable dans sa boîte.

Indifférent à cette algarade, qui visait simplement le cuisinier, l’équipage, un instant alerté par

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