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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/378

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LE LOUP DES MERS

commander des vitres ? Téléphonez au marchand et expliquez-lui la dimension exacte, ainsi que le genre de verres que vous désirez.

— Que voulez-vous dire ?

— Faute de vitres, il n’y aura pas de fenêtre.

Notre hutte devait donc rester sombre. L’aspect, je l’avoue, en était peu engageant et elle aurait paru, en pays civilisé, à peine convenable pour des pourceaux.

Mais pour nous deux, qui avions connu la misère d’une barque sans abri, c’était, somme toute, un confortable petit home.

Nous y pendîmes la crémaillère, en face d’un foyer de pierres plates, à la lumière d’une lampe de fortune, alimentée par de l’huile de phoque, où trempait une mèche fabriquée avec des chiffons de coton effilochés.

Dès le lendemain, nous entreprîmes la construction d’une seconde hutte. Et nous retournâmes chasser les phoques, tant pour constituer une deuxième toiture qu’afin d’assurer notre provision de viande pour l’hiver.

Ce ne fut plus pour nous qu’un jeu de quitter notre baie, le matin, pour y revenir à midi, avec notre chargement.

Puis, pendant que je faisais le maçon, Maud extrayait l’huile du lard des phoques et, après avoir découpé la viande en minces lanières, elle les pendait au-dessus d’un feu doux, dans la fumée, où elles se desséchaient et devenaient propres à être

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