Page:London - Le Talon de fer, trad. Postif.djvu/41

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— Cependant l’Église a reçu ce commandement « Paissez mes brebis », dit Ernest avec une amère ironie. Puis, se reprenant tout de suite : Pardonnez-moi ce mouvement d’aigreur ; mais pouvez-vous être surpris que nous perdions patience avec vous ? Avez-vous protesté devant vos congrégations capitalistes contre l’emploi d’enfants dans les filatures de coton du sud[1] ? Des enfants de six ou sept

  1. Everhard aurait pu trouver un exemple encore plus probant dans l’attitude adoptée par l’Église du Sud avant la guerre de Sécession, lorsqu’elle prenait ouvertement la défense de l’esclavage, comme il appert des quelques documents suivants. En 1835, l’Assemblée Générale de l’Église Presbytérienne déclara que « l’esclavage est reconnu dans l’Ancien et le Nouveau Testaments, et n’est pas condamné par l’autorité divine ». L’Association des Baptistes de Charleston disait, dans son adresse de la même année : « Le droit qu’ont les maîtres de disposer du temps de leurs esclaves a été nettement reconnu par le Créateur de toutes choses, qui est assurément libre d’investir qui bon lui semble de la propriété de quelque objet qui lui plaise. » Le révérend E.-D. Simon, docteur en Divinité et professeur du Collège Méthodiste Randolph-Macon en Virginie, écrivait : « Les extraits des Écritures Saintes affirment d’une façon non équivoque le droit de propriété sur les esclaves, avec tous les corollaires qui en découlent. Le droit de les acheter et de les vendre est clairement exposé. À tout prendre, soit que nous consultions la politique juive instituée par Dieu lui-même, ou l’opinion et la pratique unanimes du genre humain dans tous les âges, ou enfin les injonctions du Nouveau Testament et la loi morale, nous sommes amenés à