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PRÉFACE DES TRADUCTEURS

Oliver Lodge, en Angleterre, Lombroso en Ilalie, le colonel de Rochas en France (auquel Jack London fait allusion dans ce livre), Camille Flammarion, les Drs Richet et Paul Gibier (condisciple de L. Pasteur), se sont, entre autres, occupés de cette doctrine au point de vue scientifique et ont écrit à son sujet des ouvrages intéressants.

Il va de soi que nous n’avons à envisager ces systèmes qu’au point de vue des péripéties littéraires et romanesques qu’en a tirés Jack London. Leur mise en action nous vaut un certain nombre de récits, où l’on retrouve toute la verve, puissamment évocatrice, du célèbre romancier californien.

C’est ainsi que le convict Darrell Standing réincarne l’enfant qu’il fut en une vie antérieure, dans une tragique caravane d’immigrants, massacrée traitreusement au pays des Mormons. Plus en arrière, il revit le sort d’un naufragé, jeté par la tempête sur une île rocheuse et déserte, où, par la force des choses et l’implacable loi de l’existence, il retourne à l’homme primitif et à l’âge de pierre. Plus loin encore dans le passé, il se retrouve centurion romain, à Jérusalem, lors du grand drame du Christ, auquel il assista. Il visite la Corée, où il a vécu une fabuleuse et farouche aventure, et revoit également la première femme qu’aux temps préhistoriques, il aima et pressa contre sa poitrine velue. Et toujours, dans toutes ses existences, fut en lui la « colère rouge », cette folie de tuer qui, finalement, va l’envoyer à la potence.

À côté de ces récits divers, mais qu’une même unité morale relie tous entre eux, revient, comme un inlassable leitmotiv, la narration des ses souffrances endurées dans son bagne par le malchanceux convict. Jack London, qui a frôlé, dans sa cahoteuse existence, tant de coupables et misérables déchets de la société, nous peint cruellement, sur des confidences directes reçues par lui, quelques-uns des sombres drames qui se jouent derrière les murs clos des maisons de force : Les bagnards qu’il nous présente ne sont pas des fantoches sortis, tout armés, de son imagi-